L'histoire de l'Empire

De Warhammer - Age of Sigmar - Lexicanum
Révision datée du 1 août 2007 à 16:18 par Medenor (discussion | contributions) (Une rédemption fugace)

L'histoire de l'Empire est longue de plus de 2 500 ans, mais de larges pans de celle-ci ont été oubliés ou perdus au fil du temps. La guerre, le feu, les inondations et même les conspirations ont contribué à dissimuler ou à détruire à jamais une grande partie des archives historiques, qu'elles aient été consignées dans des livres et des parchemins ou conservées par le biais d'artefacts. Les érudits fouillent et effectuent des recherches pour retrouver la vérité, mais il subsiste d'énormes lacunes et il est fréquent que leurs conclusions soient complètement erronées. Par ailleurs, il est parfois plus prudent de ne pas exhumer certains secrets, de peur que leur révélation ne cause la panique ou n'engendre le doute au sein de populations auparavant dociles. Et ceux qui effectuent de telles recherches doivent non seulement craindre les effets que pourraient produire d'horribles vérités, mais également les individus qui aimeraient mieux ne jamais les voir revenir au grand jour ou se les accaparer pour les utiliser à leur propre avantage.Au sein de l'Empire, ceux qui désirent étudier l'histoire sont toujours bien inspirés de le faire l'épée à la main.


DES ESPOIRS DÉÇUS: LA FONDATION & LE PREMIER MILLÉNAIRE

Personne ne sait précisément quand l'humanité est entrée dans le Vieux Monde pour la première fois. Toutefois, d'antiques recueils nains mentionnent un afflux régulier de populations humaines traversant les Montagnes du Bord du Monde sur une période de plusieurs siècles, repoussées par d'autres tribus humaines plus puissantes ou encore fuyant devant les hordes des peaux-vertes. La première mention connue de ces tribus humaines itinérantes apparaît dans les Chroniques de Nurn Brisepavois, roi de Karaz-a- Karak. Les feuilles d'or de cet opuscule, gravées des anciennes runes naines qu'aucun étranger n'est autorisé à voir, évoquent une tribu humaine pastorale qui vénérait la terre elle-même. Persécutés dans leurs territoires d'origine, ils se montrèrent craintifs face aux nains guerriers ; ils disparurent dans les forêts de ce qui deviendrait plus tard l'Empire et on n'en entendit plus parler. Les érudits nains qui se sont penchés sur l'histoire primitive situent cet événement aux environs de 1 500 ans avant le couronnement de Sigmar. Quelque cinq cents ans plus tard ou à peu près, des inscriptions en khazalid, gravées sur les parois du col du Feu Noir indiquent le passage d'une importante confédération de tribus remontées des terres qui deviendraient plus tard les Principautés Frontalières et les steppes au-delà du Bord du Monde. Des sagas historiques naines de cette époque mentionnent également cette migration: «Un grand danger se leva dans l'est, dedans les terres de nos ennemis, et vers l'ouest escampèrent les clans des malingres humains. Ignorants des arts de la guerre et du fer, ils n'avaient d'armes à opposer aux gobelins, et non plus qu'à leurs pairs. Ils nous donnèrent l'or, le bétail et le sel, et nous les laissâmes passer sous le rempart de nos boucliers.» Les érudits ont remarqué que nombre de tribus citées dans ces documents portent des noms très proches de ceux des tribus fondatrices de l'Empire : Hùnberokin,Tutoknin, Mérokin et Jutonik, entre autres. À la différence des paisibles tribus d'agriculteurs arrivées dans le Vieux Monde avant eux, les nouveaux venus étaient agressifs et leur culture était basée sur le pillage mutuel des femmes et du bétail. Ils ne pouvaient résister face aux peaux-vertes et à leurs armes de fer, mais leurs lames et leurs chariots de bronze faisaient largement le poids contre l'obsidienne et le silex des tribus existantes. En moins d'un siècle, les ancêtres desTeutogens, des Unberogens et des autres tribus fondatrices avaient chassé les plus anciens peuples et s'étaient approprié les meilleures terres.


Au cours des siècles suivants, les tribus commerçaient ensemble puis se faisaient la guerre tour à tour, s'unissant lorsqu'une menace extérieure se manifestait, puis recommençant à se quereller et à s'attaquer mutuellement dès que la menace était écartée. Le rempart formé par les forteresses des nains leur procurait une certaine protection, mais à mesure que la puissance de celles-ci déclinait, de plus en plus de bandes de pillards gobelins et orques réussissaient à traverser les montagnes. Ceux-ci établirent leurs repaires très loin aux tréfonds des forêts ou au coeur de collines sauvages et s'attaquèrent aux tribus du voisinage. D'autres choses plus terribles encore trouvèrent elles aussi le moyen de franchir les montagnes : des guerriers du Chaos en quête de gloire pour leurs dieux infâmes et des créatures mutantes en quête de nourriture.


Ces menaces de plus en plus présentes entraînèrent l'apparition des toutes premières villes préimpériales. Dans l'ouest, les Unberogens fondèrent un village fortifié au confluent du Reik et de la Talabec et lui donnèrent le nom de Reikdorf. Dans le sud, des marchands tiléens venus de Miragliano installèrent un comptoir-forteresse sur les vestiges d'un ancien village haut elfe, qui devint rapidement un point de ralliement pour les tribus locales lors des périodes de troubles. Celui-ci grandit au fil du temps pour devenir la cité de Nuln.


Dans le nord, les Teutogens cherchèrent longtemps un endroit sûr où s'établir, jusqu'à ce qu'une vision envoyée par leur dieu tutélaire, Ulric, Seigneur des Loups et de l'Hiver, les mène à une montagne au sommet plat qui s'élevait comme une île fortifiée au milieu de la forêt environnante. Là, ils édifièrent leur principale colonie, Middenheim et ils nommèrent la montagne Fauschlag, mais elle est mieux connue de nos jours sous le nom d'Ulricsberg. De la même façon, d'autres tribus construisirent des villages fortifiés pour se protéger, tels que Carroburg, fondée par les Mérogens qui deviendront plus tard les maîtres du Drakwald.


La vie continua ainsi pendant près d'un millénaire, jusqu'à l'avènement de Sigmar et la crise déclenchée par la Grande Invasion orque.


La naissance d'un empire

Les origines de Sigmar sont entourées de légendes et de mythes, ce qui n'est pas surprenant lorsqu'il est question d'un homme qui fonda un empire avant d'être déifié. Les tenants du culte insistent sur le fait que toutes ces histoires sont fidèles à la réalité et font partie du dogme officiel, même lorsqu'elles sont contradictoires.


Les érudits s'accordent à dire que Sigmar naquit au sein d'une famille des clans unberogens du nord, probablement à Reikdorf. C'était une époque dangereuse, agitée de fréquents conflits contre les Mérogens et les Teutogens, tout autant que par les menaces continuelles des peaux-vertes. Les légendes du culte affirment qu'une comète dotée de deux queues traversa le ciel la nuit de sa naissance, en signe de la bénédiction des dieux. Le jeune Sigmar grandit pour devenir un puissant guerrier, même dans sa prime jeunesse, et ses parents et amis s'émerveillaient devant sa férocité et ses prouesses.


Au cours de son quinzième été, Sigmar se trouvait seul dans les bois quelque part au sud de Reikdorf (la situation exacte de l'endroit a été perdue, mais certains pensent que cela se trouvait près de Kemperbad) lorsqu'il entendit une bande d'orques piétiner lourdement au travers des broussailles. Ces orques, menés par le chef de guerre orque noir Vagraz Fend-la-Hure, avaient tendu une embuscade aux nains d'un convoi de marchandises en provenance de Karaz-a-Karak et retournaient à leur camp avec leur butin et leurs prisonniers. Sigmar les arrêta et les massacra jusqu'au dernier dans un combat épique qui fit résonner les frondaisons de la forêt.


Après le combat, lorsqu'il reprit enfin son souffle, Sigmar apprit qu'il venait de sauver la vie de Kurgan Barbe de Fer, roi de Karaz-a-Karak, qui avait été capturé par Vagraz Fend-la-Hure avec plusieurs membres de sa parentèle. Plein de reconnaissance, le nain récompensa le guerrier unberogen en lui offrant un étonnant artefact : le marteau de guerre Ghal Maraz, dont le nom signifie «Briseur de Crânes» en langue naine. Les deux guerriers devinrent des amis intimes et les nains combattirent souvent côte à côte avec les humains contre la marée montante des orques et des gobelins.


Lorsqu'il ne combattait pas les peaux-vertes, Sigmar s'affairait à bâtir son empire, car il pressentait que l'humanité ne survivrait qu'à la seule condition de parvenir à s'unir contre les nombreux dangers qui la guettaient. Par un mélange de ruse, de diplomatie, de corruption et de guerre ouverte, il attira les diverses tribus au sein de sa confédération, dont il assuma le rôle de chef incontesté. Les Teutogens ne se soumirent que lorsqu'il tua leur chef Artur en combat singulier dans la salle du trône de ce dernier.


Le moment de vérité arriva lorsque les nains firent parvenir un message au camp de Sigmar, près de Nuln, pour l'informer qu'une immense armée d'orques, la plus importante qu'on ait vue depuis des siècles, tentait de forcer le passage au col du Feu Noir. Les nains avaient de grandes difficultés à le défendre et le roi Kurgan l'appela en invoquant leur ancienne amitié : « Car si nous échouons en cette heure, nos deux peuples sont perdus ! »

Sigmar ne perdit pas une seconde. Selon la légende, il convoqua les tribus à une grande assemblée dans les territoires des Brigondiens de l'est et il leur exposa son cas. Il énuméra les outrages que leur avaient fait subir les peaux-vertes : les fermes brûlées et les familles assassinées, le bétail volé et les puits empoisonnés. Il leur dépeignit le danger qui prenait forme dans les montagnes. Il leur décrivit la gigantesque horde d'orques contre laquelle les nains étaient en train de lutter désespérément. Sigmar implora les tribus rassemblées de ne pas aller à la rencontre des orques et des gobelins comme elles l'avaient toujours fait dans le passé, désunies, refusant de se prêter assistance et de combiner leurs forces lorsque le besoin s'en faisait sentir, car cela ne pourrait mener qu'à leur défaite. Sa voix s'élevant avec une rage qui vibra dans le coeur de chacun des membres de l'assistance, il appela les tribus à s'unir et à combattre aux côtés des nains et leur déclara que ceci serait le creuset d'où sortirait une nouvelle nation.Ainsi que cela est consigné dans les Chroniques des Origines, le cri de Sigmar: «À la guerre!» qui termina son discours fut suivi d'une telle ovation que les nains eux-mêmes l'entendirent du haut du col du Feu Noir.


L'histoire raconte que l'armée de Sigmar arriva à point nommé, au moment même où les orques venaient enfin d'ouvrir une brèche dans la muraille que le roi Kurgan avait fait construire en travers du col. Menant la charge sur le chariot de Siggurd, le chef des Brigondiens, Sigmar fondit sur les peaux-vertes comme s'il était Ulric en personne. La puissance de l'assaut des humains stoppa net la progression des orques et des gobelins, puis commença à les faire reculer. Les nains virent tourner leur chance et ils chargèrent depuis leurs fortins et leurs tours pour s'abattre sur les flancs de l'ennemi.


Saisis de terreur, les peaux-vertes commencèrent à se disperser et à fuir. Leur chef, un orque déjà âgé mais très puissant, connu sous le sobriquet de «Ragesang», essaya de rassembler ses troupes et de retourner à l'attaque. Chargeant à la tête de sa bande de guerriers, il se retrouva face à face avec Sigmar.


Tandis que Siggurd et ses guerriers d'élite se battaient contre les gardes de Ragesang, Sigmar et le seigneur de guerre orque engagèrent un combat singulier. Le marteau et le grand couperet s'entrechoquèrent tandis que leurs deux propriétaires luttaient pour obtenir l'avantage. Finalement, ce fut Sigmar qui abattit le chef orque d'un coup double magistral, brisant d'abord la main qui tenait le couperet puis enfonçant le crâne de Ragesang d'un revers.


La mort de leur chef déclencha la déroute de l'armée des orques qui, prise de panique, s'enfuit dans une grande débandade. Le massacre qui s'ensuivit fut terrifiant à contempler tandis que les hommes et les nains se jetaient sur leurs ennemis jurés. On raconte que jamais dans le monde on ne vit un afflux de corbeaux aussi considérable que celui qui se rassembla pour festoyer sur les dépouilles des peauxvertes restées sur le champ de bataille. Il mourut tant d'orques et de gobelins ce jour-là qu'il leur fallut plus de mille ans avant d'être de nouveau capables de lever une telle armée.


Après cette bataille, les humains retournèrent vers leurs terres mais pas vers leurs anciennes coutumes. Tous les chefs tribaux reconnurent qu'ils étaient plus en sécurité unis que divisés et ils comprirent aussi qui était le seul homme capable de réaliser cette unité. C'est ainsi qu'à Reikdorf, un an après la bataille du col du Feu Noir, l'Ar-Ulric plaça sur la tête de Sigmar une couronne d'or et d'ivoire, un cadeau des nains, et le proclama Empereur devant une assemblée composée de tous les représentants des tribus. Devant lui, tous les chefs tribaux vinrent tour à tour s'agenouiller pour se promettre mutuellement une assistance fraternelle et jurer allégeance à l'Empereur Sigmar et à l'Empire qui venait de naître.


La fondation d'un empire

En dépit de tous ses discours destinés à inciter la population à vivre dans l'unité, Sigmar connaissait bien les hommes et savait qu'ils étaient trop attachés à leurs anciennes tribus pour que ces liens disparaissent du jour au lendemain. Il était également conscient que les terres de l'Empire, qui s'étendaient des Montagnes Grises à la chaîne du Bord du Monde et de la mer des Griffes aux Voûtes, étaient trop vastes pour être gouvernées de façon centralisée. Il s'adapta donc à la situation et donna le titre de Comte de l'Empire à chacun des chefs des douze grandes tribus. Chacun d'eux reçut la souveraineté sur son territoire, avec la seule obligation de se soumettre aux lois et aux édits promulgués par l'Empereur pour l'Empire dans son ensemble. Ces territoires tribaux sont les douze provinces originelles de l'Empire.


Le règne de Sigmar fut une période de paix et de développement intérieur pour l'Empire. Sigmar ordonna la construction de deux grandes routes. La première entre Altdorf et Middenheim et la seconde entre Altdorf et Nuln en longeant les berges du Reik et, à partir de là, rejoignant l'ancienne route des Nains, en Averland. L'Empereur espérait que ces routes, tout comme les rivières, serviraient de liens entre les tribus et les inciteraient à nouer des relations, ce qui atténuerait leur tendance à se fuir les unes les autres.


Grâce à la paix et à la clémence du climat, les récoltes étaient bonnes et régulières, ce qui, au fil du temps, se traduisit par une vigoureuse augmentation de la population. Les nouveaux citoyens impériaux défrichèrent leurs territoires et fondèrent de nouvelles villes et cités, parfois sur les vestiges de leurs anciens camps fortifiés, parfois sur des terres vierges. Les Taléutes découvrirent un immense cratère au beau milieu de la Grande Forêt, à l'intérieur duquel ils édifièrent leur capitale, Talabheim. Les Brigondiens fondèrent Averheim et Streissen, qui n'étaient au départ que des comptoirs commerciaux fortifiés, puis les comtes d'Averland choisirent Averheim pour y bâtir leur grande forteresse qui n'est encore jamais tombée. Middenheim devint la capitale religieuse de l'Empire, ce qui fit sa fortune car, comme Ulric était le dieu le plus honoré par Sigmar, de nombreuses personnes cherchaient à s'attirer ses faveurs en portant leurs oboles à son temple principal.


À la faveur de la paix, Nuln prospéra dans le sud grâce à l'intensification des échanges commerciaux sur les rivières qui la reliaient aux forteresses naines. La cité devint si puissante et si riche, comparée au reste de la province (alors appelée Uissenctland) que les comtes de Wissenland y déplacèrent le siège de leur gouvernement qui se trouvait alors à Pfeildorf.


Un dilemme

Cinquante après son accession au trône, Sigmar annonça son abdication aux comtes et aux grands prêtres des différents culte réunis en assemblée. «Mon oeuvre ici-bas est terminée, dit-il à la foule stupéfaite. L'Empire est prospère et unifié et, entre vos mains bienveillantes, il le restera. Il me reste toutefois un travail à accomplir, une tâche à terminer, car il me faut ramener Ghal Maraz à son créateur. » Et sur ces paroles, le premier Empereur posa sa couronne sur la table, prit un havresac, chargea Ghal Maraz sur son épaule et s'en alla vers un destin ignoré de tous.


L'assemblée des comtes se trouva confrontée à une situation critique : Sigmar ne s'était jamais marié et, pour autant que l'on puisse le savoir, n'avait jamais eu d'héritier. Il n'avait pas non plus laissé de testament pour désigner son successeur. En vérité, tout au long des cinquante années de son règne, personne ne s'était jamais posé la question de la succession.


Plusieurs comtes revendiquèrent le trône. Certains mirent en avant leur habileté guerrière ou politique, d'autres prétendirent bénéficier de la faveur des dieux. Il y en eut même pour soutenir que Sigmar leur en avait fait la promesse en secret. Le Reikhaus résonna d'âpres querelles et le spectre immense de la guerre civile se leva, menaçant, lorsqu'une prêtresse de Rhya, membre de la suite du comte de Stirland, suggéra d'organiser une élection. Que chacun renouvelle ses voeux de fraternité, puis qu'il ou elle exprime les raisons pour lesquelles la couronne devrait lui revenir. Le premier à obtenir une majorité de votes serait élu Empereur.


Essayant désespérément de se raccrocher à la plus petite chance de prévenir la désagrégation de l'Empire et la guerre civile, les comtes acceptèrent et se retirèrent à la Grande Chambre du Reikhaus pour y délibérer. Après trois jours (pendant lesquels de nombreuses promesses et menaces furent échangées, en même temps qu'une grande quantité d'or), l'Ar-Ulric en sortit pour proclamer le nom du nouvel Empereur : Foulques du Wissenland. Les comtes avaient conclu un traité établissant que chaque nouvel Empereur serait choisi parmi eux et que la personne ainsi élue pourrait établir la capitale de l'Empire dans la cité principale de sa province. Ils avaient également choisi un puissant aristocrate du Reikland pour en faire le nouveau comte de cette province. Et pour bien marquer leur rôle dans le processus du choix de l'Empereur, les comtes avaient décidé qu'ils porteraient dorénavant le titre de Comtes Électeurs.


Le culte de Sigmar

Moins de vingt-cinq ans après la disparition de Sigmar, pendant le règne de l'Empereur Hénest à Nuln, un moine mendiant du nom de Johann Helstrum arriva à Altdorf, parlant d'un nouveau dieu : l'Empereur Sigmar lui-même. L'oeil brillant d'un sauvage enthousiasme, s'exprimant avec toute la force de sa conviction, il prêchait la parole du Divin Sigmar à qui voulait l'entendre, réussissant même à susciter des vocations chez certains prêtres d'autres cultes.


Ses paroles ne furent pas bien accueillies partout. De nombreux membres du clergé des autres dieux rejetèrent Helstrum en le traitant de malade mental et prétendirent que ses apparitions étaient dues à une consommation abusive de pain moisi. Ce qu'il disait frôlait le blasphème, car il prétendait avoir reçu une vision dans laquelle Ulric en personne posait une couronne sur la tête de Sigmar, le consacrait en tant que dieu et faisait de lui le chef de tous les dieux. Certains voulurent même le faire tuer, mais d'autres se montrèrent plus tolérants. Le nouveau culte d'Helstrum prêchait l'unité de l'Empire et l'obéissance à l'Empereur et aux Comtes Électeurs et, pour cela, ce modeste culte obtint la permission de bâtir un temple dans la cité bien-aimée de Sigmar, Altdorf, avec Johann Helstrum comme premier grand théogoniste.


Au fil des siècles, le culte allait devenir riche et puissant. Le culte de Sigmar devint si populaire au Reikland et au Stirland qu'il y supplanta pratiquement celui d'Ulric, à la grande irritation des membres de ce dernier. Une fortune, issue de cadeaux et de rentes, commença à affluer dans ses coffres, jusqu'à ce que le grand théogoniste finisse car pouvoir rivaliser en richesse et en puissance avec les Comtes Électeurs et que le culte commence à réclamer à cor et à cri le droit de détenir un vote électoral.


Expansion et apogée

L'Empereur Foulques installa sa capitale à Nuln, où elle demeura pendant plusieurs siècles tandis que ses héritiers réussissaient à se faire élire les uns après les autres. Ce fut une ère d'expansion et de vigueur pour l'Empire, durant laquelle la population en croissance constante était sans cesse en quête d'exutoire à son énergie. Non contents d'occuper les territoires qu'ils possédaient déjà, les Comtes Électeurs cherchèrent à étendre leurs provinces, ainsi que leur pouvoir les uns par rapport aux autres. Du Ve au Xe siècles, pendant une période que les historiens appellent «l'Élargissement des frontières», les Comtes et les Empereurs s'employèrent à faire croître l'Empire pour atteindre ce qu'ils pensaient être ses frontières naturelles.


Les Comtes d'Ostland et du Talabecland entamèrent une colonisation agressive, jusque sur les terres de ce qui est maintenant devenu le Kislev, revendiquant toute la région, jusqu'aux montagnes et la Lynsk, mais leurs colonies ne réussirent quasiment jamais à prospérer. Le Talabecland eut plus de chance dans ses tentatives d'annexion des terres situées au sud-est des siennes. Gouvernées à l'origine par les héritiers d'Adelhard, chef des Ostagoths, les villes de l'Ostermark furent intégrées dans les «Marches de l'Est» du Talabecland. Elles devaient plus tard reprendre leur indépendance pour constituer la Ligue de l'Ostermark.


Pendant ce temps, le Stirland et l'Averland s'étaient lancés dans une expansion énergique en direction de l'est, sur les terres les moins fertiles de leurs provinces, jusque dans les contreforts montagneux que les nains considéraient comme leur fief, ce qui provoqua quelques conflits.Au cours de ce processus, ils absorbèrent des tribus mineures et de petits royaumes aux populations covisines des leurs, qui n'avaient jamais rejoint la confédération de Sigmar, en particulier les Fennones dont les terres devinrent la province de Sylvanie sous le gouvernement du Stirland.


L'Empereur dont le nom est le plus souvent associé à cette période est Sigismund le Conquérant, qui vécut au XIe siècle. Il soumit le roi des Jutones et annexa le Jutonsryk à la province du Westerland. En outre, il franchit les Montagnes Grises pour créer la Marche de l'Ouest et envahit les territoires des Principautés Frontalières (qui étaient alors une région sauvage et tribale) pour y fonder la province de Lichtenberg et bâtir une série de châteaux afin de protéger le flanc de l'Empire.


Il est toutefois une région qui a réussi à échapper à l'emprise de tous les conquérants et colonisateurs: Laurelorn, le royaume des elfes sylvains. Elle a été revendiquée par les Comtes Électeurs du Drakwald, du Middenland et du Westerland, mais les elfes sylvains n'ont jamais reconnu aucun suzerain et ont tenu en échec toutes les tentatives de conquête. Ils remportèrent leur plus spectaculaire victoire en 897 CI, lorsqu'ils écrasèrent l'armée d'un comte du Drakwald dont l'histoire n'a retenu que le surnom, « le Malchanceux. » Cette défaite fut tellement retentissante qu'elle fut à l'origine du déclin du Drakwald, qui finit par aboutir à sa disparition. Au xe siècle, l'Empire avait atteint l'apogée de son expansion et de sa réussite. Aucune autre puissance ne pouvait l'égaler et ses dirigeants commençaient à évoquer la possibilité de gouverner un jour le Vieux Monde tout entier.Aveuglés par leur orgueil démesuré, ils ne voyaient pas les fissures qui annonçaient la chute de l'édifice tout entier.


LE SECOND MILLÉNAIRE: ANARCHIE ET EFFONDREMENT

Le début du nouveau siècle augurait de la décadence qui allait s'emparer de l'Empire. Il serait plus tard considéré comme l'ère des plaisirs sybarites, de la mauvaise gestion et des dissensions internes. Les comtes du Drakwald étaient parvenus à monter sur le trône peu de temps auparavant, en se trayant un chemin à force de corruption, dans le but d'utiliser le pouvoir impérial pour sauvegarder leur position devenue plus en plus précaire. Leur province était tellement affaiblie par leur défaite face aux elfes sylvains et par une série de catastrophes qu'ils craignaient de la voir annexée par l'un de leurs voisins. Ils installèrent la capitale impériale à Carroburg et entamèrent un règne si marqué par la corruption que, de nos jours encore, on continue à qualifier de «Drakwalder» une personne cupide et rapace. Sous leur douteuse administration, l'Empire commença à pourrir de l'intérieur.


La puanteur de la décadence

Pendant plus d'un siècle, les uns après les autres, les Empereurs perpétuèrent les habitudes de corruption en usage dans la lignée du Drakwald, ne pensant qu'à trouver des moyens de s'enrichir et se préoccupant plus de satisfaire leurs sens que de la prospérité de l'Empire. Les annales incomplètes qui datent de cette époque font des allusions scabreuses aux orgies et aux débauches auxquelles se livrait la cour impériale, ainsi qu'à d'autres événements plus obscènes encore.


Deux événements particulièrement notables eurent lieu au tout début du xie siècle, sous le règne de l'Empereur Ludwig II Hohenbach, dont les monnaies étaient frappées au nom de «der Grosse», mais qui resta dans l'histoire sous le sobriquet de «le Boursouflé». Ludwig était à la fois un glouton fervent et un sybarite débridé, resté tristement célèbre pour les tortures et les exécutions qu'il faisait subir aux chefs qui avaient eu le malheur de l'offenser dans ses préférences culinaires. Il ordonna un jour à son valet halfling de lui préparer un «repas digne de sa grandeur. » Le résultat, un festin abondamment imprégné de beurre, fut un tel succès que Ludwig donna à son valet le titre de Chef Impérial et qu'en plus de cela, il l'éleva à la dignité de Comte Électeur, taillant dans les terres fertiles du Stirland et de l'Averland pour créer le Moot et en faire don aux halflings. Ludwig fut enchanté de ses propres actes, non seulement parce qu'il avait dégusté un succulent repas, mais également parce que cela lui avait fourni une occasion de se venger des souverains de ces deux provinces dont les filles l'avaient éconduit.

Voyant le succès de telles manoeuvres, le culte de Sigmar commença à courtiser discrètement le bedonnant Empereur. Continuellement convié à une incessante ribambelle de festins, de banquets et de «soupers privés», l'Empereur commença à voir le culte sous un jour très positif. Les gens commencèrent à murmurer que le grand prêtre du culte était toujours assis à la droite de Ludwig, remplissant inlassablement son assiette des mets les plus fins et son hanap de vin. En vérité, le culte édifia un palais à Altdorf pour l'offrir à l'Empereur. Ce palais était équipé, à en croire les rumeurs, de cuisines immenses, de nombreuses salles de banquet et de lieux d'aisance excessivement bien aménagés. L'Empereur finit par signer une charte accordant un vote électoral au culte. D'après ce que l'on sait, le grand théogoniste de cette époque mourut dans son lit peu de temps après, étouffé par son propre double-menton.


Modes et frivolités

Avec l'ascension des Empereurs du Drakwald, les arts connurent un grand essor sous la protection de l'aristocratie. Dans leur quête de glorification, les grands seigneurs décadents passèrent commande de portraits qui les avantageaient beaucoup, d'une abondante littérature destinée à les flatter servilement et de pompeuses pièces musicales.


La petite noblesse s'empressa de suivre leur exemple et bientôt toutes les personnes de qualité avaient des artistes à leur service. Avec le mouvement dit «naturaliste», l'art cessa d'être une représentation exacte de l'histoire dans sa réalité. De nombreuses familles sautèrent sur l'occasion pour faire consigner leur propre histoire dans d'épais volumes. Les légendes abracadabrantes, les récits guerriers à dormir debout et les portraits d'ancêtres minaudiers et affectés devinrent la norme pour ce genre de recueils et donnèrent naissance à quelques extraordinaires exemples de fanfaronnades suffisantes et de rodomontades.


De même, nombreux furent ceux qui décidèrent de se faire portraiturer de façon flatteuse. Ainsi, par exemple, le duc baveux de Leicheburg, un personnage assez douteux, se fit représenter comme un seigneur au physique avantageux, martial, sans l'ombre d'une bosse et doté d'une quantité d'yeux tout à fait ordinaire. Certains allèrent même jusqu'à faire peindre des scènes ou tisser des tapisseries inspirées d'épisodes fameux de l'histoire impériale, comme la bataille du col du Feu Noir par exemple, en y faisant rajouter leur visage. Méprisé des gens du peuple, qui considéraient ces pratiques comme des absurdités, cet épanouissement des arts permit tout de même l'apparition de quelques véritables progrès. Le culte de Sigmar fut l'un des premiers à saisir l'intérêt que pouvaient présenter les livres enluminés et passa commande de somptueux grimoires, exécutés dans le style des annales de la noblesse. Principalement centrées sur la vie de Sigmar, ces oeuvres étaient fréquemment traitées comme des objets de vénération et certains temples pouvaient consacrer des milliers de couronnes à leur élaboration.


À l'occasion de l'achèvement de la construction de la cathédrale de Sigmar, à Altdorf, on commanda huit ouvrages de ce type, tous reliés d'or martelé extrait des montagnes par les descendants de Kurgan Barbe de Fer lui-même. En 1012, une fois terminés, ces huit volumes furent emmenés en procession dans tout l'Empire, où on les fit défiler en grande pompe, avant de les ramener pour les enfermer dans une chambre forte profondément enterrée sous la cathédrale.


Les fabricants de couleurs firent d'immenses progrès dans l'élaboration de nouvelles teintes et de fixateurs appropriés. Les encres colorées étaient extrêmement demandées, mais il fallut aussi produire des tissus aux teintes raffinées et des peintures exceptionnelles. Certaines familles d'artisans commencèrent à se spécialiser dans la production de pigments d'un prix exorbitant, réservés aux portraits de nobles personnages, en expérimentant sur toutes sortes d'ingrédients dans leur quête du bleu le plus pur ou de l'or le plus étincelant. Ce commerce hautement lucratif fut de courte durée et atteint son point culminant en 1023, lorsque la baronne Auerbach d'Hochland dépensa paraît-il 120000 couronnes pour une peinture à base de perles exactement assortie à la teinte blanc-jaune de ses dents. Ce bref épanouissement artistique ne devait toutefois pas durer. Les désastres qui se profilaient à l'horizon étaient sur le point de mettre un terme à la décadence de la lignée du Drakwald pour de bon.


Des pestilences et des rats

L'année 1053 vit l'accession au trône du dernier et du pire de tous les empereurs du Drakwald, Boris Hohenbach, qui restera connu pour l'éternité sous le nom de Boris l'Avide ou Boris l'Incapable. Entièrement obsédé par l'argent et par les moyens de s'en procurer le plus possible, il laissa les Comtes Électeurs gouverner à leur guise pourvu qu'ils lui offrent les «cadeaux» appropriés. Il inventa de nouveaux titres et charges à vendre, de sorte que les Comtes Électeurs se mirent à rivaliser les uns avec les autres pour obtenir les plus ronflants et les plus grandioses, comme par exemple celui de grandprince ou de grande-duchesse palatine. Ëtiez-vous contrarié par une cité franche peu coopérative ? Un rapide pot-de-vin permettait de faire révoquer sa charte par l'Empereur, comme ses habitants le découvraient le jour où les soldats de l'aristocrate de la région arrivaient pour s'emparer de la ville et pendre le burgomeister. D'autres organisations entrèrent dans la danse et certains cultes commencèrent eux aussi à vendre des charges ecclésiastiques. L'Empereur lui-même alla jusqu'à louer les appartements d'un empereur du ixc siècle, Jùrgen l'Opulent, à des roturiers qui désiraient passer la nuit au palais impérial. L'instant du jugement arriva en 1111 CI, lorsque la peste se déclencha dans l'est, dans plusieurs cités en même temps, puis se répandit inexorablement dans l'ouest. Les confins est du Talabecland et de l'Ostland, qui devaient plus tard devenir le Kislev, furent vidés de toute vie, même animale, et durent être abandonnés. Les villes et les cités surpeuplées furent frappées de plein fouet et, en désespoir de cause, les autorités se mirent à incendier des quartiers entiers au premier signe évoquant une possibilité de peste. Prêts à tout, les patrouilleurs pendaient les voyageurs soupçonnés de porter la maladie et brûlaient leur corps surle- champ. Les prières que l'on adressait aux dieux restaient sans réponse et les prêtres mouraient devant leurs autels, tandis que les nobles et les riches citoyens fuyaient les zones urbaines pour se retirer dans la sécurité relative de leurs domaines campagnards. L'Empereur lui-même se moquait complètement de la situation. Boris se retira dans un palais situé à des kilomètres de Carroburg et n'autorisa que ses sujets les plus riches et les plus beaux à le rejoindre. Là, loin de la peste et des paysans couverts de pustules, ils passèrent le temps en beuveries et en réjouissances, à attendre que l'épidémie finisse par se calmer.


L'été de l'année 1115 CI vit une éruption de peste particulièrement virulente. L'Empereur, entouré de la plupart des Comtes Électeurs, de leurs proches et de leurs courtisans, était revenu au palais de Carroburg pour y rassembler la cour et attendre la fin de ce nouvel épisode. Par une chaude soirée d'été, pendant un bal, ce fut à leur tour de mourir. Pendant que l'Empereur était en train de se gaver d'oie rôtie et que les courtisans dansaient sous les étoiles, personne ne remarqua les silhouettes en robes déguenillées qui s'étaient rassemblées au vent de l'assistance. Il s'agissait des porteurs d'encensoirs du clan Pestilens et leur présence marquait le début de l'assaut final des skavens contre l'Empire.


Le vent porta les nombreuses pestes des skavens sur toute l'étendue des parcs et des jardins du palais. Des centaines de dirigeants de l'Empire moururent cette nuit-là, couverts de pustules qui crevaient et de bubons qui leur éclataient sur tout le corps. Tandis qu'il agonisait, Boris l'Incapable écouta le chef des skavens lui expliquer leur grand projet et lui raconter comment, au cours de cette même nuit, des armées de ses congénères s'étaient répandues dans tout l'Empire pour provoquer sa chute.


Une rédemption fugace

Cette nuit-là et les suivantes, de nombreuses villes tombèrent sous les attaques des skavens. Même si elles ne furent pas prises, les dégâts furent considérables car des bibliothèques, des temples, des universités et même des quartiers entiers furent réduits en cendres. Les troupes de l'Empire tentèrent bien de résister, mais elles étaient désorganisées et n'étaient plus que l'ombre d'elles-mêmes. De grandes cités comme Nuln et Mordheim se transformèrent en îlots de résistance, perdus au milieu d'un océan de territoires tombés entre les mains des skavens. Finalement, tout le monde fut persuadé que la fin était proche. Derrière leurs murailles, les quelques dirigeants qui restaient dans l'Empire étaient certains d'être en train d'assister à la mort du rêve de Sigmar.


Contre toute attente, l'espoir vint du nord. Le Comte Électeur du Middenland et de Middenheim, le graf Mandred von Zelt, réussit à rompre le siège que les skavens avaient établi devant Middenheim et, rassemblant toutes les forces qu'il put trouver, les combattit jusqu'à les pousser dans une impasse le long des rives de la Talabec et du Reik. Pendant les neuf années suivantes, Mandred rallia les populations de l'Empire et, bataille après bataille, parvint à repousser les hommes-rats vers leur univers souterrain. Finalement, en 1124 CI, lors de la bataille d'Averheim, Mandred démantela les armées des skavens qui prirent la fuite, terrorisés. Là, sur le champ de bataille, les Electeurs restants l'acclamèrent et le proclamèrent Empereur sous le nom de Mandred I le Tueur de Rats.


Mandred se retrouva confronté à la tâche titanesque de rebâtir l'Empire. À cause des diverses pestes répandues par les skavens et de leurs déprédations, on dit que pour dix âmes il n'en restait à peu près que trois vivantes dans l'Empire. De vastes territoires avaient été dévastés et, pour l'essentiel, étaient retournés à l'état sauvage. À son accession au trône, le premier acte de Mandred fut de châtier les responsables de la stupidité qui avait conduit à ce désastre. Par décret impérial, il dépouilla la maison Hohenbach de tous ses titres et honneurs et ordonna la dissolution de la province du Drakwald, dont les terres furent intégrées à celles du Middenland et du Nordland. Le Croc Runique du Drakwald, l'épée de son dirigeant, fut mis sous clef dans les chambres fortes de la cathédrale d'Ulric, à Middenheim. L'Empereur Mandred régna pendant plus de vingt-cinq années et, au cours de ce règne, acquit la réputation d'être un gouvernant fort et austère, mais juste. On entama la reconstruction des villes, mais de nombreux savoirs avaient été perdus sans espoir de retour dans la guerre contre les skavens. Mandred se révéla être un Empereur à poigne et les Comtes Électeurs se conformèrent à ses souhaits en toutes choses. Après quelques années, la population commença à oublier les horreurs de la guerre de 1115-1124. Mais les skavens, eux, n'avaient rien oublié.

L'implosion

Les skavens eurent leur revanche lorsque les membres du clan Eshin assassinèrent l'Empereur Mandred dans sa chambre en 1152, au cours de la nuit de la Geheimnisnacht. Ils lui laissèrent une douzaine de dagues plantées dans le corps et lui arrachèrent le coeur. Comme Sigmar avant lui, il mourut sans héritier.


Le Conseil Électoral choisit Otto de Solland, un homme faible, pour en faire le nouvel Empereur. C'était une situation qui allait se renouveler au cours des siècles ; la fonction d'Empereur devint une sorte de hochet que les comtes manipulaient tour à tour. Elle n'avait plus d'importance pour les Comtes Électeurs car ceux-ci désiraient avoir les mains libres pour mener leurs guerres intestines sans contraintes. En fait, ces conflits étaient tellement fréquents que cette période prit le nom d'Ère des Guerres. Pourtant, le trône restait encore un important symbole d'unité, jusqu'à ce que l'une des membres du Conseil décide qu'elle ne voulait plus partager le pouvoir. En 1359, le grand-duc du Stirland fut élu Empereur à Nuln, mais la grande-duchesse Ottilia du Talabecland pensait que ce titre devait lui revenir de droit. En 1360, elle s'autoproclama Impératrice sans élection préalable et bannit le culte de Sigmar du Talabecland, en représailles contre les taxes que le comte stirlander avait imposées au culte d'Ulric.


À partir de ce moment, les guerres privées de l'Empire commencèrent à prendre un tour religieux. Tandis que les deux trônes luttaient pour le pouvoir, les provinces sigmarites entrèrent en conflit avec les provinces ulricaines, mais il n'était pas rare de voir d'autres provinces former des alliances avec leurs prétendus ennemis lorsqu'elles entrevoyaient la possibilité d'un profit à court terme. La situation empira encore en 1547 CI, lorsque le grand-duc Heinrich, Comte Électeur du Middenland et ulricain, eut le sentiment qu'il pouvait réunir les votes nécessaires pour se faire élire Empereur et réunifier le pays. D'autres personnes n'étaient pas de cet avis et exprimèrent leur opinion d'une façon extrêmement claire, au moyen de carreaux d'arbalètes pointés sur la poitrine d'Heinrich. Fulminant, le grand-duc retourna à Middenheim à bride abattue et se proclama Empereur, annonça la nouvelle par les décrets appropriés et frappa de nouvelles monnaies. L'Empire était à présent gouverné par trois Empereurs, un élu et deux autoproclamés, et la désintégration s'accéléra.


L'Empereur Heinrich déclara la guerre à Frederik V, «l'Empereur ottilien» qui était basé àTalabheim. Pendant ce temps-là, Frederik faisait la guerre à l'Empereur de Nuln, dont l'histoire n'a pas retenu le nom mais qui semble avoir été l'instrument du grand théogoniste de l'époque. Même les provinces mineures commencèrent à revendiquer leur autonomie: en 1550, l'ouest du Middenland déclara son indépendance par rapport à Middenheim, sous le commandement de la famille von Bildhofen qui reçut le Croc Runique du Drakwald en récompense de son soutien à l'Empereur de Nuln. (On n'a jamais eu d'explications très claires sur les circonstances qui ont permis à cette épée de disparaître des chambres fortes de Middenheim pour réapparaître à Nuln, mais on trouve des références à cet événement dans la mythologie du culte de Ranald.dans laquelle on l'appelle «la Splendide Supercherie».) La Sylvanie obtint son indépendance du Stirland dans les remous qui suivirent la terrible Nuit des Morts sans repos, en 1681. Dans le même temps, les villes de l'Ostermark, aidées par les grands princes d'Ostland, entamèrent une rébellion contre le Talabecland qui se termina par la constitution de la Ligue de l'Ostermark en 1905.


Les invasions venues de l'extérieur jouèrent également leur rôle, avec la destruction du Solland et son annexion par le Wissenland à la suite de l'invasion orque menée par Gorbad Griffe de Fer en 1707. Toutefois, avant d'accepter ce rattachement, les Électeurs exigèrent la séparation de Nuln et duWissenland.Talabheim connut elle aussi une courte période d'indépendance, lorsque l'Empereur du Talabecland, Horst le Circonspect, refusa d'attaquer une armée d'envahisseurs en 1750 CI, ce qui incita la cité à se révolter pour couronner son propre empereur, Helmut II. L'effondrement fut complet avec l'élection de la grande comtesse Margraritha de Nuln en 1979, par le truchement d'un «parlement croupion» d'électeurs. Personne ne reconnut son autorité en dehors du Wissenland, du Stirland et de l'Averland et le grand théogoniste déclara le poste vacant. Pendant pratiquement les quatre cents années qui s'ensuivirent, «l'Empire» ne fut plus qu'un vague souvenir dans la mémoire du peuple.


LE TROISIÈME MILLENAIRE: UNE RENAISSANCE DANS LE FEU

L'aube du XXIV siècle vit poindre une grave menace venue du nord. Les Seigneurs du Chaos avaient prospéré grâce aux sacrifices de leurs fidèles et aux excès des années précédentes. La main des Puissances de la Ruine recommença à étendre son ombre sur le monde. On vit des aurores boréales se manifester jusqu'à Nuln, dans les temples les augures parlaient d'une époque de grands périls et les édaireurs kislevites rapportèrent qu'une immense armée d'abominations se rassemblait au-delà de la taïga. L'Incursion du Chaos était sur le point de commencer.


L'Empereur Magnus

En 2302, les armées du Chaos traversèrent la Lynsk pour entrer au Kislev, assiégèrent Erengrad et Praag et marchèrent sur la cité de Kislev. Une flotte de vaisseaux du Chaos se mit à sillonner la mer des Griffes, ravageant ses côtes et coulant tous les navires qu'elle rencontrait. Le tsar envoya des messages à chacun des Comtes Électeurs, les suppliant de venir à son secours, mais leurs réactions furent confuses, frisant la panique. Ils ne purent se mettre d'accord sur le choix d'un chef car aucun n'avait suffisamment confiance en les autres pour se soumettre à l'autorité d'un dirigeant unique: les grands prêtres de Sigmar et d'Ulric se chicanèrent pour savoir qui devrait prendre le commandement suprême, tandis que de nombreux aristocrates refusèrent leur aide de peur que leurs voisins n'attaquent leurs terres en leur absence. Certains mêmes, pensant la cause perdue, commencèrent ouvertement à vénérer les Dieux Sombres dans l'espoir d'être épargnés après la défaite de l'Empire.


Cependant, l'un d'eux n'avait pas abandonné. Magnus von Bildhofen de Nuln, un jeune noble et prêtre de Sigmar, croyait toujours au rêve d'un Empire unifié suffisamment fort pour défaire les armées du Chaos. Il arpenta tout le sud et l'ouest de l'Empire et rassembla une armée de guerriers qui avaient les mêmes convictions que lui pour se porter au secours du Kislev. En 2302 il arriva à Middenheim, où l'Ar- Ulric l'accusa publiquement d'imposture, mais il se produisit un miracle par lequel Ulric lui donna sa bénédiction et Middenheim se rangea à ses côtés. En 2303, la nouvelle de la chute de Praag se répandit dans le sud jusqu'àTalabheim. La guerre avait atteint son point critique.

À la tête de son armée, maintenant importante, Magnus entra au Kislev et commença par briser le siège de la cité de Kislev, puis il se porta à la rencontre de l'ennemi et l'aborda de front lors de la bataille du bois de Grovod. Le combat fit rage pendant trois jours, jusqu'à ce que les forces du Chaos perdent pied et prennent la fuite. Se rendant compte qu'ils avaient frôlé le désastre et voyant la popularité de Magnus auprès des populations, les grands de l'Empire réalisèrent à quel point le royaume avait besoin d'un Empereur et de préférence d'un homme fort. Lorsqu'il arriva à Wolfenburg en 2304, le Conseil Électoral se réunit et désigna officiellement Magnus de Nuln comme Empereur.


L'âge d'or

Magnus régna pendant soixante-cinq ans et de nombreuses personnes considèrent son règne comme la période la plus heureuse qu'ait traversée l'Empire depuis le règne de Sigmar lui-même. La paix régna dans tout le royaume et la réunification favorisa les affaires et la prospérité, grâce aux relations commerciales à nouveau florissantes. Magnus prit des mesures destinées à améliorer les défenses de l'Empire, en levant l'interdiction qui pesait sur la sorcellerie et en créant même les collèges de magie sous la tutelle du sorcier haut elfe Teclis, venu au secours de l'Empire pendant la guerre. Une nouvelle ère de vitalité intellectuelle et de recherches venait de débuter. Il comprit également à quel point l'équilibre des forces s'était modifié entre les cités et les provinces et accorda le statut de cité-état à la ville de Nuln, tout en ratifiant la réunification du Middenland et de Middenheim sous la bannière des Todbringer, grafs de Middenheim.


Ses cousins éloignés, les von Bildhofen du Middenland, avaient été tués pendant la guerre, mais Magnus n'avait aucun désir de revendiquer cette province pour lui-même et il priva son frère de ses droits à le faire. Le vote électoral qui s'y attachait fut mis en suspens. Il officialisa également la réunification deTalabheim et duTalabecland, qui était effective depuis des siècles pour des raisons pratiques. Magnus mourut dans son sommeil en 2369- En l'honneur de ses grandes entreprises et de sa dévotion à l'Empire et à Sigmar, un conclave d'Électeurs lui attribua le nom de «Magnus le Pieux» et proclama que son jour anniversaire serait dorénavant une journée d'actions de grâce dans tout l'Empire.


Un intermède

Toutefois, l'Empire ne pouvait éternellement échapper à ses propres tendances séditieuses. Les Électeurs rejetèrent la candidature à la succession de Gunther, le frère de Magnus, et lui préférèrent Léopold Unfàhiger, Comte Électeur et grand comte du Stirland. Comme cela s'était déjà produit dans le processus électoral, la nécessité de négocier et de marchander conduisit les candidats victorieux à céder des pouvoirs et des privilèges aux Électeurs, ce qui entraîna un nouvel affaiblissement de la fonction impériale.


Ce problème conduisit les empereurs de la lignée Unfahiger à rechercher de nouvelles sources de revenus pour conserver une influence sur les autres Électeurs. Cependant, l'Empereur Dieter IV poussa les choses trop loin lorsque, à ce que l'on dit, il accepta d'énormes dessous-de-table de la part des burgomeisters de Marienburg afin d'entériner l'indépendance de leur cité. Le fait qu'une province puisse faire sécession avec la connivence de l'Empereur fit un tel scandale que les Électeurs se réunirent en conseil d'urgence, à la Volkshalle d'Altdorf. Là, en 2429, ils déposèrent Dieter et le remplacèrent par le grand prince Wilhelm de Reikland, ancêtre de l'Empereur actuel. Afin d'éviter une guerre civile après la défaite de l'armée impériale devant Marienburg, le nouvel Empereur Wilhelm III reconnut l'indépendance du Pays Perdu et nomma Dieter grand-duc et Comte Électeur du Talabecland, dont il sépara la ville de Talabheim qui reçut un statut similaire à celui de Nuln. Peut-être n'étaient-ils motivés que par la peur de ce que leurs divergences avaient failli leur coûter au moment de l'Incursion du Chaos, mais les Électeurs impériaux, leurs vassaux et les prêtres des cultes s'efforcèrent tous d'empêcher un conflit ouvert de se développer.Toutefois, les manoeuvres clandestines et les conspirations ne cessèrent pas pour autant.


De nos jours

L'Empereur actuel, Karl Franz, est monté sur le trône en 2502 CI, dans toute la vigueur de sa jeunesse. Gouvernant depuis Altdorf, il a montré plus d'habileté et de caractère que ses prédécesseurs immédiats et il a tenu sa promesse d'établir un gouvernement fort. Sous sa férule, les Électeurs ont dû se mettre au pas et il a habilement su manoeuvrer les cultes de Sigmar et d'Ulric dans leurs tentatives de remporter ses faveurs.


Les experts et les érudits prétendent que Karl Franz est capable de maintenir l'ordre en forçant les différentes factions à passer des accords « réciproquement inacceptables par toutes les parties ». Grâce à sa compréhension supérieure des courants d'influence, l'Empereur a remporté de nombreuses victoires en accordant aux personnes non pas ce qu'elles désiraient mais plutôt ce qu'elles ne voulaient pas que d'autres obtiennent. C'est en utilisant de semblables tactiques qu'il a réussi à convaincre les guildes d'Altdorf de signer la célèbre «Convention sur les miasmes» de 2506 (par laquelle elles sont tenues de verser d'énormes amendes et des frais exorbitants), non pas parce qu'elles croyaient au concept de la propreté d'Altdorf, mais parce qu'elles espéraient que cet accord ruinerait leurs rivales.


En homme d'État éminent, puissamment épaulé par d'excellents conseillers, Karl Franz a réussi à manoeuvrer cet Empire indiscipliné au travers de nombreux dangers. Sans lui, comme le disent de nombreuses personnes, l'Empire se serait écroulé sous la puissance de la Tempête du Chaos. Dans l'état actuel des choses, cette nation indocile a été gravement blessée mais elle reste debout.


L'invasion d'Archaon

La période de paix fut très courte après l'accession de Karl Franz au trône et, en 2521, on entendit parler d'une nouvelle menace qui se levait dans le nord. Sous le commandement de Surtha Lenk, une armée du Chaos avait envahi le Kislev et s'était enfoncée dans l'Empire. Les forces du Kislev et de l'Empire subirent plusieurs défaites sanglantes et la ville de Wolfenburg fut pillée et brutalement saccagée. Les trovipes de Lenk furent finalement vaincues à la bataille de Mazhorod. On crut tout d'abord que la menace avait été écartée, mais il devint rapidement évident que l'armée de Surtha Lenk n'était que l'avant-garde d'une force beaucoup plus importante. Leur véritable ennemi était un Champion du Chaos du nom d'Archaon, aussi appelé le Seigneur de la Fin des Temps. Ce dernier avait réuni des armées consacrées à toutes les Puissances de la Ruine et des légions appartenant à Nurgle, àTzeentch, à Slaanesh et à Khorne marchaient sous sa bannière. Les signes et les présages avaient tous annoncé une attaque inévitable, une offensive bien plus violente que celle qu'avait dû affronter Magnus le Pieux. Comprenant qu'il lui faudrait rassembler toutes les forces qu'il pourrait trouver pour vaincre Archaon, l'Empereur invita les dirigeants de l'Empire et même, en vérité, tous ceux du Vieux Monde à participer à une grande assemblée à Altdorf, le Conclave de la Lumière. Nombreux furent ceux qui répondirent à son appel, même les elfes d'Ulthuan, et le puissant Teclis arpenta à nouveau les rues d'Altdorf. Lors du Conclave, les chefs des humains, des elfes et des nains se mirent d'accord pour mettre leurs querelles de côté afin de combattre ensemble la menace du Chaos.


Pourtant, le calme était loin de régner partout dans l'Empire. Le spectre de l'invasion d'Archaon avait enhardi les cultes du Chaos et même les gens honnêtes avaient recours aux pratiques interdites et priaient secrètement les quatre seigneurs du Chaos pour obtenir leur clémence, comme ils l'avaient fait avant l'avènement de Magnus. Toutefois, dans cette époque différente, un nouveau mouvement apparut. Le prêtre-guerrier Luthor Huss prétendit avoir retrouvé Sigmar lui-même, réincarné dans le corps athlétique de Valten, un fils de forgeron. Que cela soit vrai ou non, la population avait désespérément besoin de croire en quelque chose et les gens se rallièrent autour de la bannière de Huss, formant une croisade de fanatiques et d'individus poussés par la peur.


Archaon lança son attaque en 2522, progressant irrésistiblement au travers dvi Kislev pour s'enfoncer dans le nord-est de l'Empire. Il envahit l'Ostland et les troupes du grand comte von Raukov s'efforcèrent de le retarder en lui opposant une résistance désespérée. Le graf Boris Todbringer tenta une sortie de Middenheim avec ses troupes, pendant que les armées du Hochland et du Nordland essayaient d'opérer une jonction avec lui. Mais les hordes d'Archaon étaient trop puissantes et les armées durent se réfugier dans Middenheim devant laquelle Archaon établit le siège.Tous attendaient que l'Empereur arrive avec des renforts et tous se demandaient si Valten était vraiment leur sauveur.


Au soixante-deuxième jour de guerre, les armées de l'Empereur arrivèrent à Middenheim avec Valten. Archaon leva le siège pour se préparer au combat et l'engagement eut lieu au village de Sokh. La bataille fit rage pendant quatre jours, durant lesquels les forces de l'Empire réussirent tout juste à résister. Valten parvint presque à tuer Archaon en combat singulier, mais, au dernier moment, le Seigneur de la Fin des Temps le jeta à terre. Il ne dut la vie sauve qu'à la soudaine trahison des alliés orques d'Archaon, qui le força à se retirer pour rassembler ses troupes. Finalement, ce fut l'arrivée de l'armée de morts-vivants des von Carstein de Sylvanie qui fit pencher la balance en dispersant les troupes d'Archaon et en l'obligeant à battre en retraite.Au début, la horde de morts-vivants sembla prête à se jeter sur Middenheim, mais le Comte Vampire Manfred von Carstein, confronté aux forces réunies des hommes les plus puissants de l'Empire, fit rebrousser chemin à ses troupes et repartit pour la Sylvanie.


L'état actuel de l'empire

L'Empire n'est pas encore sauvé, mais il a gagné un peu de temps. Les cauchemardesques laquais d'Archaon sont dispersés et il s'est retiré à la Citadelle d'Airain, dans les Monts du Milieu, pour y lécher ses blessures et y établir les plans de ses prochaines campagnes. Dans le même temps, la guerre a laminé les armées de l'Empire, et l'Empereur et ses Comtes vont avoir besoin de répit s'ils veulent le reconstruire. L'Empire lui-même a enduré de cruelles blessures. Les régions du nord et du nord-est sont en ruine. L'Ostland, en particulier, se trouve dans une situation désastreuse car c'est là que s'est déchaînée la furie d'Archaon en tout premier lieu. Le Hochland a également énormément souffert et de nombreuses villes et villages y ont été anéantis, de même que dans l'est du Middenland et du Nordland. Tout danger n'est pas écarté. Bien que les forces impériales aient vaincu les envahisseurs, les rescapés des armées ennemies se sont réfugiés dans les vastes forêts, depuis lesquelles ils lancent des raids sur les localités survivantes et sur les petits groupes de voyageurs ou de soldats. Et là où il n'y a pas de monstres, il y a des bandits. Les routes ne sont plus sûres, pas plus que les rivières et seul un imbécile voyagerait sans escorte armée.


Dans le nord-est, les populations ont également énormément souffert. Ceux qui ont échappé aux tueries et aux mutations se retrouvent confrontés à une mort lente, par la faim ou les rigueurs des éléments. La famine est pratiquement inévitable car les hordes d'Archaon ont brûlé toutes les récoltes qu'elles ne pouvaient piller. Les fermiers ont fui ou sont morts en défendant leurs fermes et la destruction des archives provoque des querelles au sujet des titres de possession des terres, ce qui retarde encore les semailles. Les échanges commerciaux sont pratiquement au point mort et certaines régions en sont revenues à une économie de troc. La civilisation ellemême semble sur le point de s'effondrer dans le nord-est et des rumeurs qui parlent de cannibalisme et du retour des cultes interdits se sont propagées jusqu'aux salons d'Altdorf.


Les provinces du sud et de l'ouest s'en sont beaucoup mieux sorties, car elles n'ont pas été transformées en champs de bataille. Toutefois, elles sont tout de même confrontées à de difficiles problèmes. Les perturbations des échanges commerciaux ont déclenché des pénuries, ce qui a accéléré l'inflation et une marée de réfugiés a déferlé sur l'ouest du Middenland, sur leTalabecland et sur le Stirland, mettant les cités et le bon vouloir de leurs citoyens à rude épreuve. Il n'a pas non plus échappé aux dirigeants de certaines provinces méridionales que cette guerre pouvait leur offrir une excellente occasion de régler quelques vieux comptes avec leurs cousins du nord.

Voir aussi: Chronologie de l'Empire

Source

Warhammer JDR supplément "Les Héritiers de Sigmar"