Halflings
Les halflings peuplent le Mootland. Il ne s'agit pas de personnes au sens humain du terme, mais cette race d'une taille souvent inférieure à un mètre semble toujours avoir accompagné les hommes dans leurs migrations. Les archives des nains parlent d'une «tribu d'hommes imberbes qui furent dans un premier temps pris pour des enfants», et qui voyageaient aux côtés des tribus humaines lors de leur traversée des Montagnes du Bord du Monde. Parallèlement, certains érudits impériaux pensent que les halflings constituent une race d'hommes qui serait le résultat d'une expérience de Véréna visant à mieux résister au Chaos, tandis que d'autres avancent qu'ils seraient la création, aussi humoristique que déconcertante, de Ranald. Quoi qu'en disent les autres, les halflings vous raconteront qu'ils ont toujours été tels qu'ils apparaissent aujourd'hui, qu'ils sont très bien comme cela et qu'ils se passent volontiers de la sollicitude d'autrui. Le Moot est peu visité par les gens des autres provinces car rares sont les personnes qui peuvent s'accommoder très longtemps des halflings. Ceux qui en reviennent parlent de la personnalité sournoise et mystérieuse des halflings. Le vol, les railleries et l'esprit de clan sont très répandus. Les halflings qui retournent parmi les leurs sont les bienvenus, jusqu'à un certain point. Les terres fertiles du Moot ont facilité l'existence des halflings qui y résident, qui ne semblent pas chercher à se rappeler l'existence d'un monde au-delà de leurs frontières.
Les halflings, qui restent d'une nature rurale, même au sein de leurs
villes, sont plutôt terre-à-terre et apprécient les plaisirs de la chère, les
boissons fortes, le bon tabac et les discussions qui feraient rougir les
marins de Marienburg. Explicites à l'extrême, les halflings ne sont pas
gênés par le fait de raconter en détail les exploits nocturnes de leur
tante à de parfaits étrangers, ne serait-ce que «pour passer le temps».
Ils adorent bavasser et les fermiers de la région accueillent les étrangers
à bras ouverts, tant que ceux-ci ont quelques pièces, casse-croûte ou
bonnes histoires dans leur besace, si possible, les trois à la fois.
En dehors du Moot, les halflings sont généralement perçus par les
gens étroits d'esprit comme des cuisiniers et des voleurs, ou encore
des cuistots-voleurs, bien que cette vision soit plutôt injuste car elle
tend à généraliser à partir de deux traits bien distincts. Le premier est
leur capacité indéniable à cuisiner un bon plat à partir d'à peu près
n'importe quoi. Le second est leur perception particulière de la
propriété et du vol. La plupart des halflings ont grandi au sein de
grandes familles de frères et soeurs, de tantes, d'oncles, de « cousins par
alliance» et autres parents plus ou moins proches. La pratique qui
consiste à prendre ce qui peut s'avérer utile, qu'il s'agisse d'une
tourte, de quelques couronnes ou même d'un bijou, est profondément
ancrée dans la personnalité des halflings.Après tout, si tout le monde
fait partie de la famille, pourquoi demander la permission ? Bien sûr
qu'il vous le «prêtent». Ces deux caractéristiques ont influencé la
perception des étrangers, qui considèrent que les halflings peuvent,
au mieux, servir de domestiques sur lesquels il faut garder l'oeil.
Les halflings du Mootland adorent les réjouissances diverses qui
viennent rompre la monotonie de la vie rurale. Plusieurs festivités
sont organisées tout au long de l'année : aux solstices d'hiver et d'été, ainsi qu'aux équinoxes du printemps et de l'automne. Sans oublier la
grande fête de la culture halfling : la semaine de la Tourte. Mais la
plupart des halflings n'attendent pas les jours fériés pour s'amuser;
toute soirée est bonne pour faire la fête. En plus de manger et boire
(et de boire et manger), les fêtes halflings permettent de danser
autour d'un mât ou d'un feu de joie. En général, le sexe des participants
définit leur répartition (du moins au début), les jeunes filles et
les jeunes hommes cherchant à s'impressionner mutuellement. Les
courses sont également fréquentes. Les halflings étant trop petits
pour monter à cheval, ces courses se déroulent souvent à pied en
traversant des champs ou des cours d'eau, ou encore des bosquets, le
premier arrivé remportant un ruban qui attachait la chevelure d'une
femme halfling que l'on a nommée reine de la fête. Quant au dernier
arrivé, il se fait gentiment balancer dans une mare des environs.
Les halflings vénèrent les dieux de l'Empire, Sigmar en particulier,
qu'ils considèrent comme l'un de leurs protecteurs attitrés, alors
qu'aucun texte de Sigmar ne mentionne l'existence de la race, et
encore moins le fait qu'il faille la protéger. Ils ont aussi leurs dieux,
mais leur culte reste tout de même plus distancié que ceux des
humains, des nains ou des elfes. Esmeralda est la déesse du foyer, en
l'honneur de qui est célébrée la semaine de la Tourte. Mais d'autres
divinités existent: Phineas, patron du tabac, et sa blague toujours
pleine ; Josias le Fermier, qui sait toujours quel va être le temps et
peut toujours faire jaillir la vie du terroir le plus aride ; et Hyacinthe,
déesse de la fertilité et des naissances. Il y en a d'autres, mais elles
sont obscures et peu connues des étrangers.
Les halflings du Moot et d'ailleurs n'ont jamais été perçus comme un
peuple martial, le concept même de guerriers halflings étant à la
source de nombreuses plaisanteries humaines. Mais la vérité est plus
nuancée. S'il leur faut défendre leur patrie, ou leurs quartiers au sein
de villes humaines frappées par des émeutes, les halflings ordinairement
si paisibles peuvent se montrer agressifs et courageux. Au
cours de la dernière guerre, la doyenne Hisme envoya un important
contingent de halflings qui servirent d'éclaireurs et de francs-tireurs
dans l'armée impériale. Plusieurs d'entre eux furent cités dans les
rapports des chefs militaires pour leur bravoure et leur ingéniosité,
même si ces courriers étaient souvent accompagnés de plaintes des
officiers chargés de l'intendance.
Mais pour les halflings du Moot, la guerre semble très lointaine et
l'opinion générale considère qu'à l'instar de l'Empire lui-même, elle
les ignorera royalement. C'est aussi peut-être cet esprit isolationniste
qui a poussé les halflings à dénaturer la langue impériale et à l'altérer
de bien des façons. D'un rythme très rapide et mal articulé, le
reikspiel parlé dans le Moot, qui mélange les accents, peut s'avérer
totalement incompréhensible. Les halflings recourent également à de
nombreux mots argotiques et autres codes dont le sens varie d'une
année à l'autre. On dit d'ailleurs que le langage des voleurs humains
est une variante de cet argot bâtard.
Source
- Warhammer JDR supplément "Les Héritiers de Sigmar"